Un projet qui prend l’eau – DNA

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Publié le jeudi 22 décembre 2011 dans le courrier des lecteurs du journal Dernières Nouvelles d’Alsace – édition de Strasbourg.

Après la décision de Lohr Industrie de céder une partie du capital de sa division tramway pour éviter la faillite, l’association TC Alsace s’interroge sur la pérennité du projet de tram sur pneu porté par la Communauté Urbaine de Strasbourg.

La question d’une possible faillite de Lohr Industrie a été posée aux pouvoirs publics par l’association dès le premier semestre 2011, sans aucune réelle réponse jusqu’ici. Elle devient aujourd’hui un réel risque que nous ne pouvons plus écarter d’un revers de la main comme c’était le cas jusqu’à présent. La question de l’instabilité financière de Lohr doit être au centre du débat. Voulons-nous réellement prendre le risque d’installer dans l’agglomération un véhicule fonctionnant grâce à un système propriétaire qu’une seule compagnie peut aujourd’hui construire ?

La clause permettant la récupération des brevets en cas de faillite de Lohr n’est pas suffisante. Si cette faillite arrive, quel constructeur acceptera de modifier ses chaînes de production pour fabriquer le matériel Translohr, matériel dont il ne possède pas le savoir-faire ? Et si nous trouvons une entreprise pour faire cela, quel en sera le coût ?

Plutôt que d’acheter un Translohr à l’avenir incertain, d’autres solutions existent pour sauver Lohr ! Faisons comme Siemens qui, il y a quelques années, a fait construire les rames du tram-train mulhousien (sur fer donc) en sous-traitant une partie du travail à Lohr. Pourquoi ne pas demander au prochain constructeur de faire pareil avec son matériel ? Les emplois locaux de Lohr seraient conservés, nous assurons une entrée d’argent dans les caisses de l’entreprise et nous gardons un réseau cohérent utilisant une technologie non breveté et longuement rodée : le tramway sur fer. D’ailleurs, n’oublions-pas que les précédentes rames strasbourgeoise (Citadis) ont été construites à Reichshoffen, en Alsace donc.

Dans cette période de restrictions budgétaires, nous nous devons de porter une grande attention à l’usage des deniers publics et, aux yeux de l’association TC Alsace, il semble que le Translohr, vu l’instabilité financière de Lohr, pourrait coûter beaucoup plus cher que la facture avancée actuellement par l’équipe de M. Bigot et Ries, surtout si nous regardons pour la globalité des trente prochaines années.

Auteur : Damien Senger, co-président