La station souterraine du tramway strasbourgeois et sa galerie commerciale
Nous vous conseillons de le lire en gardant son âge à l'esprit.
Le contexte de l'article peut ne plus être le même à présent.
La gare centrale de Strasbourg ne cesse de voir sa fréquentation augmenter au gré des augmentations d’offres TER et des nouvelles liaisons TGV. La question de la desserte de ce lieu est donc particulièrement importante. Pourtant, il reste un point faible, et non des moindres : la station souterraine du tramway A et D et la galerie commerciale qui l’accompagne. Un lieu qui se devrait d’être accueillant mais qu’on a étrangement envie de quitter au plus vite…
Il s’agit de la seule et unique station souterraine du réseau de tramway strasbourgeois. A ce titre, elle devrait être un exemple et être doté d’
un aménagement exemplaire. Il n’en est rien. Depuis sa création, la station est sujette aux infiltrations et à la poussière. CTS, SNCF et les entreprises de construction se rejettent la balle depuis.
La rénovation de 2004 à 2006 devait redonner un coup de jeune à la galerie à l’en verre et à la station. Les installations ont été entièrement rénovées et de nouveaux commerces, plus attractifs, se sont installés et une nouvelle boutique CTS flambant neuve a pris ses quartiers.
Et pourtant… Les commerces ne parviennent pas à atteindre des chiffres d’affaires convenables, la faute a des escalators permettant de les esquiver et d’accéder plus rapidement à la station de tram ainsi qu’à la présence de commerces similaires à la sortie des tunnels d’accès aux quais SNCF. L’agence CTS a entre-temps fermée ses portes à cause des soucis d’étanchéité et de poussière. Les locaux tout neufs n’ont été exploités que quelques mois, et la CTS n’envisage pas de réouvrir ce point (ce qui laisse une agence pour une agglomération de plus de 400 000 habitants, mais nous en avons déjà parlé). La station de tram n’est pas mieux lotie puisque c’est elle qui accusé comme ramenant une grande partie de la poussière. Les rames de tramway sablent en effet à l’entrée en station pour permettre un meilleur freinage.
La solution de la CTS : de la vapeur d’eau projetée dans le tunnel à l’arrivée d’une rame, avec en prime, un arrosage (manuel) quasi continu des voies en station. L’eau permettrait ainsi de retenir une bonne partie de la poussière projetée par les tramways. Mais il s’agit d’une solution pour le moins étrange à proximité directe d’une galerie où l’humidité sème le chaos. Les conducteurs n’approuvent pas cette solution, pour une raison simple : humidifier les rails les obligent à sabler davantage pour compenser le manque d’adhérence. Depuis l’application de cette solution, le revêtement des voies en station et à ses abords est dans un état inquiétant, et on peut se poser la question de l’état des rails, qui n’ont certainement pas été prévus pour baigner dans de l’eau 24h/24…
Outre les problèmes techniques, la station souterraine reste un endroit glauque où peu de gens souhaitent s’éterniser. Lors de la rénovation, elle a été entièrement repeinte en orange. On aime ou on aime pas, mais on ne peut nier que cela lui procurait un aspect extrêmement lumineux et rendait l’endroit accueillant. A la fin de la remise en peinture… On repeint tout en blanc. Soit-disant pour permettre une plus grande luminosité. 2 mois après, les murs sont gris. Un gâchis conséquent et un choix douteux pour la couleur de la station.
Il s’agit aussi d’une des seules stations du réseau non équipée de bancs. Certes, on dispose généralement d’une place assise lors d’un trajet en train, mais lorsqu’on est encombré de valises et que l’on doit attendre 15 minutes pour son tram un dimanche soir, il est appréciable de pouvoir patienter sur un banc. D’autant plus que la place ne manque pas sur le quai. En parallèle, il serait intéressant de développer la station en elle-même. Des aménagements similaires au station du métro parisien pourrait être appréciable. Quelques idées d’aménagements pour égayer et rendre la station plus pratique : un petit kiosque de presse, quelques distributeurs automatiques de boisson/friandises, un afficheur indiquant les prochains trains au départ (comme on peut voir les prochains bus/trams au départ dans le hall de la gare), un plan indiquant les commerces de la galerie à l’en verre qui sont à proximité immédiate,etc. Il est probable que tout ne soit pas applicable, mais il ne s’agit là que de quelques pistes de réflexions.
La ville et la CTS ne semble pas réaliser l’ampleur de la tâche et se contentent de bricolages, et d’achats de nouveaux seaux pour les fuites… Cette station est une des premières images de la ville que se font les personnes visitant Strasbourg, que ce soit pour des raisons professionnelles ou touristiques, et pour l’heure, on pourrait résumer cette image comme une cave lugubre et humide. Il est assez intriguant de voir que la RATP arrive à gérer des problèmes d’infiltrations bien plus graves dans certaines de ses stations de métro (et il y en a plusieurs centaines…) tandis que la CTS traine son unique station souterraine comme un fardeau depuis sa construction. Le potentiel est pourtant là, mais les volontés politiques ne semblent pas suivre.