Quelle énergie pour les bus de demain?

Cet article date d'il y a une ou plusieurs années.

Nous vous conseillons de le lire en gardant son âge à l'esprit.
Le contexte de l'article peut ne plus être le même à présent.

Alors que le monde prend peu à peu conscience de l’état de la planète, il est temps de faire un point sur ce qui sera l’énergie de demain pour les autobus.Malgré les progrès accomplis par le carburant diesel, il n’en reste pas moins une source importante de pollution. Les normes européennes sont de plus en plus strictes mais ne font que diminuer les émissions de gaz à effet de serre, sans pour autant les supprimer. C’est pour cela qu’aujourd’hui, constructeurs et entreprises de transports réfléchissent à quoi sera propulsé le bus de demain.

 

A l’heure actuelle, l’hybride a le vent en poupe. Cette technologie allie un moteur électrique avec un moteur diesel, afin

de réduire les émissions de CO². Malheureusement, les performances des batteries du moteur électrique sont encore bien faibles et ne permettent son utilisation que sous une certaine vitesse (comme sur les voitures particulières).

De nombreuses villes se tournent actuellement vers cette technologie. Mais un problème fait souvent obstacle : le prix. Les véhicules hybrides sont vendus entre 15 et 30 % plus chers que leurs homologues diesels. Les constructeurs mettent en avant des économies de carburant conséquentes effaçant le prix, mais les entreprises préfèrent tester. Ainsi, la RATP essayent plusieurs bus hybrides d’une multitude de constructeurs afin de se faire sa propre opinion. La Compagnie des Transports Strasbourgeois a fait de même en testant, durant un an, un articulé hybride de la marque Solaris.

 

 

Après un an de test, elle a indiqué que les économies n’étaient pas assez conséquentes pour remplacer les bus diesels et qu’elle n’en commanderait donc pas pour le moment. Toutefois, il faut bien voir que le modèle que la CTS a testé (et qui circule encore) est un des premiers à être sorti d’usine. Depuis, Solaris a amélioré ses performances.

Mais l’hybride n’est que transitoire. Les constructeurs essayent aussi de propulser les bus à l’hydrogène. Malheureusement, c’est un système encore très loin d’être au point, et de ce fait, très couteux à l’achat. Mais c’est une technologie à surveiller de près. Ne parlons pas du bus à l’énergie nucléaire – qui bien que dans les cartons de tous les constructeurs – n’est pas près de voir le jour, de par les risques et polémiques liés à cette énergie.

Beaucoup oublient qu’au fond, il existe un bus « écologique », circulant dans de nombreux réseaux depuis le siècle dernier. Le trolleybus.

 

 

Oui, ce bus s’alimentant à l’électricité par le biais d’une ligne aérienne. En France, seules 3 villes en font circuler : Saint-Étienne, Limoges et Lyon. Mais beaucoup sont effrayés par l’investissement qu’il engendre. Installation de lignes aériennes, déviations quasi-impossibles (excepté pour les trolleys à batterie qui peuvent parcourir une petite distance de manière autonome)… Il s’agit pourtant d’un investissement rentable sur le long terme. Les véhicules coutent certes plus chers, mais ont une durée de vie bien supérieure aux autobus standards. Le coût de l’électricité est moindre que celui d’autres carburants. Enfin, on note que si l’électricité provient d’un mode de production véritablement écologique (éolienne, solaire, hydraulique…), le bilan carbone du trolleybus est alors un des meilleurs qui soit.

Il ne s’agirait pas de généraliser ce type d’autobus, mais sur les lignes les plus fortes, il pourrait être particulièrement adapté.

D’ailleurs, le bus électrique risque de revenir sur le devant de la scène avec l’annonce d’Alstom de se lancer dans le secteur en octobre 2010. L’entreprise française a annoncé vouloir développer une nouvelle génération de trolleys, mais encore peu d’informations sur le sujet pour le moment. Il faudra faire preuve de patience.

Il reste enfin le gaz naturel (ou GNV/GNC). En Alsace, Strasbourg et Colmar ont fait le choix de ce type de carburant depuis maintenant quelques années. A l’époque, il s’agissait surtout de trouver des véhicules pouvant se passer de diesel, avec les différentes crises pétrolières. Le Gaz Naturel s’est imposé bien qu’ayant des véhicules plus chers à l’achat. Le bilan est contrasté. Les bus au gaz ont des performances qui se rapprochent de plus en plus de celles des bus diesels mais le coût du gaz augmente lui aussi. Enfin, bien que la combustion du gaz naturel ne produise ni oxyde de soufre, ni plomb, ni poussières et peu d’oxydes d’azote, il dégage tout de même du monoxyde de carbone. C’est peu comparativement aux rejets d’un bus diesel, mais pas parfait.

Demain, les autobus continueront bien à circuler sur nos routes mais avec quelle énergie ? Les pistes sont nombreuses et personne ne sait encore ce qui s’imposera. On espère juste qu’une énergie propre triomphera rapidement du monopole du pétrole.