À Strasbourg, le Maire déraille pour le Translohr
Nous vous conseillons de le lire en gardant son âge à l'esprit.
Le contexte de l'article peut ne plus être le même à présent.
Alors que l’année 2011 avait plutôt bien commencée pour les transports strasbourgeois avec la présentation du projet plutôt bien ficelé de bus à haut niveau de service (BHNS) Strasbourg Gare – Espace Européen de l’Entreprise et la généralisation des zones 30, Monsieur Roland Ries, Maire de Strasbourg et vice-Président de la Communauté Urbaine de Strasbourg en charge des transports et déplacements vient de faire un ensemble d’annonces de mauvaise augure pour la mobilité dans l’agglomération strasbourgeoise.
En effet, depuis quelques semaines les mauvaises nouvelles s’enchaînent :
- l’extension de la ligne A du tramway vers le Zénith est reportée aux calendes grecques ;
- l’extension du tramway vers Kehl accusera un retard de 2 ans malgré un bouclage des financements ;
- et dernièrement, avec l’annonce des projets de transports recevant des aides financières dans le cadre du Grenelle, nous avons appris que le projet BHNS Strasbourg – Vendenheim sera sans doute réalisé sous la forme d’un tramway léger sur pneu : c’est-à-dire un Translohr.
Cette décision, prise sans la moindre concertation, a entraîné une réaction unanime de l’ensemble de nos membres : le Maire est-il au courant des déboires et inconvénients de ce système?
Depuis la mise en service du Translohr à Clermont-Ferrand ou Padoue, ce mode de transport accumule les incidents de déraillement. Le moindre objet étranger au sein du rail provoque l’accident : en janvier dernier encore, alors qu’un dispositif de dégagement d’objets a été installé sur le véhicule, un Translohr de Clermont-Ferrand a déraillé avant de heurter un mur.
À ces incidents à répétition, il faut ajouter le fait que le Translohr est un système propriétaire. Contrairement au tramway standard, impossible de faire jouer la concurrence et donc les prix. Lohr Industrie peut décider d’arrêter la production à tout moment.
Quant au système de guidage du tramway sur pneus, il entraîne une incompatibilité totale avec notre réseau tramway.
Et enfin, ramené au nombre de places, ce matériel coûte près de 70% plus cher qu’un tramway classique : près de 21 000 euros la place pour le Translohr contre 12 000 euros pour un tramway classique.
Pour nous, l’idée d’un transport en site propre est nécessaire pour la desserte de l’axe Strasbourg – Vendenheim. Mais cette nécessité ne doit pas être l’occasion de commettre des erreurs qui coûteront cher à ceux qui devront les réparer.
Le Translohr est aujourd’hui dangereux et peu fiable. Pour cette raison, nous demandons à Monsieur le Maire et vice-Président de la Communauté Urbaine de lancer des études concernant la desserte de cette axe par un projet de tramway à voie unique avec aménagements réduits permettant de limiter le coût des infrastructures tout en conservant un système universel, efficace et sécurisé.
Retrouvez notre tribune complète sur www.tc-alsace.eu/bhns-guide
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