Le tram sur la Route des Romains : une évidente nécessité

Photo par nicobilou
Cet article date d'il y a une ou plusieurs années.

Nous vous conseillons de le lire en gardant son âge à l'esprit.
Le contexte de l'article peut ne plus être le même à présent.

Ecocité-Strasbourg et TC-Alsace ont apporté en 2010 une réflexion à la « concertation » sur le Schéma Directeur des transports 2025 de la CUS. L’actualité pousse à faire un zoom sur Koenigshoffen.

Le faubourg de Koenigshoffen s’est organisé et développé autour de la Route des Romains, axe historique, avec toutes les composantes d’un quartier: habitats, commerces, services publics, entreprises et industries.

Fort de ses 30 000 habitants répartis sur cet axe de 5 km, Koenigshoffen et les communes de Eckbolsheim, Wolfisheim, Oberschaeffolsheim, sont desservis uniquement par des bus lents, inconfortables, aux horaires inadaptés en soirée. Cela décourage l’utilisation des transports en commun au profit de modes individuels, engendrant bouchons, dégradation de qualité de l’air, besoins de parkings… Un tram sur pneu ne bouleverserait pas cette donne.

Koenigshoffen se paupérise, devient dortoir, son image est peu attractive: de nombreuses entreprises quittent le faubourg, les commerces végètent bien que la population croit (+22% depuis 1990). La quasi-absence de liens avec les autres quartiers de la ville, du Centre-Ville mais aussi à la Gare Centrale amplifient le phénomène.

Le tram n’est un pas un caprice, c’est une urgence !

Il y a urgence à revitaliser ce secteur, grâce à un projet urbain dont l’épine dorsale serait l’arrivée d’un tram d’Est en Ouest.

Sur la base des précédentes extensions du tram et du retour d’expérience partagé, le seul tracé permettant la transformation du faubourg est celui empruntant la Route des Romains.

Des cœurs de quartier seraient créés autour des stations de Tram : lieux de vie attractifs et incontournables : animations, commerces, mixité d’activités. Les commerces seraient dynamisés et non pénalisés.

Le tram est un outil dynamique sur l’intégralité de son tracé et non dans le seul intérêt du Centre-Ville.

Autre avantage, celui de limiter des investissements hasardeux. Le tracé de la CUS est certes proche de denses populations (par les rues Géroldseck et Virgile) mais éloigné du cœur du quartier. Ce choix imposerait, d’une part, le maintien d’un service de bus sur la Rte des Romains – coûts d’exploitation doublés : tram et bus sur le même itinéraire mais en parallèle-, et d’autre part, la construction d’un nouveau pont au-dessus des voies ferrées coupant Koenigshoffen…

C’est aussi l’occasion d’innover dans les pratiques d’insertion urbaine. L’infrastructure d’un tram sur rail n’est pas monolithique tel que les ingénieurs de la CUS nous le font croire: d’énormes possibilités techniques inexplorées à Strasbourg permettent de s’adapter aux contextes locaux : sections de tram à voie unique ou partagées avec la circulation automobile dans les zones moins larges etc…

De même, il pourra être tester des trams-cargo entre le Pôle Technique des Hôpitaux installé dans le faubourg (Blanchisserie, Cuisine etc…) et le Nouvel Hôpital Civil (moins de camions, participation au financement du tram).

Le maillage du réseau tram dans le secteur Ouest serait idéal : la ligne B à la Montagne-Verte, la A à Cronenbourg.

L’ouest Strasbourgeois est dans la zone de pertinence pour le mode tram. Il est attendu tout comme les équipements publics connexes et en préalable à l’accueil de toutes nouvelles habitations. Un tram raccordé au reste du réseau depuis la Place de la Gare, via le Bd de Nancy et la rue de Rothau, jusqu’aux limites de la CUS, via la Rte des Romains, est la seule solution réaliste pour une amélioration rapide, économique et efficace des déplacements dans l’Ouest Strasbourgeois.

 

Pierre OZENNE, Ecocité-Strasbourg

Damien SENGER, TC-Alsace

Photo de la page de une par nicobilou