Municipales 2014 à Saint-Louis
Nous vous conseillons de le lire en gardant son âge à l'esprit.
Le contexte de l'article peut ne plus être le même à présent.
A l’occasion des municipales 2014, l’association fait un bilan du mandat qui s’achève et présente ses propositions en matière d’urbanisme et de mobilité, pour la ville de demain.
Bilan
Le mandat Ueberschlag-Zoellé a été particulièrement rythmé niveau amélioration de l’offre de transports et projets.
Le réseau Distribus a été le grand bénéficiaire des améliorations puisqu’en septembre 2009, la ligne 604 est cadencée au ¼ d’heure en semaine (contre 20 minutes avant), et en septembre 2010, les lignes 1 et 2 circulent désormais aussi aux heures creuses (alors que les bus rentraient au dépôt auparavant).
2012 sera marquée par une plus large offre horaire pour la ligne 11 (navette aéroport) en janvier, par une augmentation des tarifs en mars, mais surtout par la circulation de la ligne 604 en soirée jusqu’à minuit/1h ainsi que les dimanches et jours fériés.
Enfin en mars 2013, la ligne 8 a vu son parcours en Suisse modifié, quittant le centre de Bâle pour Allschwil, en périphérie.
Au niveau du retour du tramway à Saint-Louis, ce mandat a été l’occasion de trancher en faveur du prolongement de la ligne 3 du tramway de Bâle (via le quartier de Bourgfelden) plutôt que pour la ligne 11 (passant par le centre-ville). Le tracé a lui été choisi en 2011, puis validé en 2012 après concertation. Différentes études ont eu lieu en 2013 et devraient se poursuivre jusqu’aux travaux, devant démarrer en 2015 côté suisse.
On peut tout de même regretter l’absence de vrai débat pour le choix de la ligne à prolonger, mais également le fait d’avoir choisi le tracé avant même la concertation avec la population, et notamment les riverains.
Pour le côté ferroviaire, la gare de Saint-Louis a beaucoup évolué ces dernières années. En effet, en 2008, un accès ouest est crée. Il sera complété en 2010 par la création d’un véritable parking pour la gare (200 places contre 10 fois moins auparavant), première étape de la démarche de création d’un pôle d’échanges lourd de ce côté de la gare.
Entre 2010 et 2011, la gare est rendue accessible (création d’escaliers roulants, d’ascenseurs, nouvelle signalétique) et fin-2013, un commerce a enfin ouvert pour remplacer la brasserie, fermée depuis de nombreuses années. Ces améliorations sont très satisfaisantes, puisqu’elles confortent l’importance de plus en plus grande de la gare, tant au niveau régional, qu’au niveau de l’Eurodistrict Trinational de Bâle.
A l’inverse, la gare de Saint-Louis-la-Chaussée (dans le quartier de Neuweg) n’a reçu aucune amélioration. Mais elle devrait disparaître au profit d’une gare à l’EuroAirport, nécessitant de dévier le tracé de la ligne ferroviaire actuelle. En effet, ce projet de raccordement ferroviaire de l’aéroport (vieux de presque un demi siècle) s’est beaucoup plus précisé durant ce mandat. Des études sont en cours, les financements sont en phase d’être bouclés et les réunions de concertation ont eu lieu en 2013. Tant la France, que la Suisse et l’Allemagne s’accordent sur la nécessité d’une telle offre de transport.
C’est une très bonne nouvelle pour le Sud-Alsace, mais également pour toute l’aire d’influence de l’Aéroport de Bâle-Mulhouse (Colmar, Belfort, Bâle, le Jura Suisse, Lörrach ou Fribourg). Néanmoins, on regrettera que tous les acteurs impactés par le projet n’ont pas été informés de ce dernier. On peut penser notamment à Distribus (qui exploite la ligne 11) qui a dû apprendre à ses dépends la volonté de mettre en place cette desserte qui supprimera sa navette aéroport.
Du côté des dessertes, la ligne verte reliant Mulhouse à l’Argovie a été suspendue en 2008, suite à la non-homologation des trains suisses FLIRT en France. Les Colibri suisses ont continué à circuler entre Mulhouse et Bâle alors que les FLIRT ont pris le relais de Bâle à Frick et Laufenburg. Fin-2011, les Colibri ont été remplacés par des ZGC TER Alsace.
Cependant, les FLIRT ont désormais été homologués côté français, et on espère une remise en place de cette ligne passe-Bâle pour fin-2014.
Concernant la circulation, on ne notera pas de grande avancée majeure. Le projet de mise en 2×3 voies de l’A35 ainsi que la création d’un pré-parking pour poids lourds, en amont de Saint-Louis, sont toujours au stade de la réflexion.
Pour ce qui est du stationnement, la ville a mis en place fin-2010 des zones de stationnement à durée limitée. La zone bleue du Lysbüchel (pour éviter les voitures tampons préférant se garer en France plutôt qu’en Suisse) et la zone verte du centre-ville. Ces zones se sont un peu élargies, mais tout est néanmoins fait pour que la voiture puisse accéder et se garer partout en ville, puisque le stationnement reste gratuit.
Du côté de la gare, le parking de 200 places s’est très vite retrouvé saturé. Au bord de l’asphyxie en 2013, la ville a limité son stationnement à 14 heures pour éviter d’autres voitures tampons (le lieu servait de parking gratuit pour l’EuroAirport de par la présence de la ligne 11).
Pour la politique vélo, on notera une légère amélioration du nombre de pistes/bandes cyclables, mais il reste toujours dangereux de s’aventurer au centre-ville en vélo. Pour les arceaux à vélo, ils ont commencé à apparaître en 2010/2011, mais leur nombre reste très clairement insuffisant, et ce, alors que la ville pouvait se vanter en 2010 d’avoir la gare ayant le plus grand parc à vélos d’une gare TER en France (265 places sécurisées et 50 libres).
Le vélo se développe doucement à Saint-Louis, mais répond à une réelle attente de mobilité. Pour preuve, il faut attendre des mois avant d’obtenir un badge pour garer son vélo au grand parc à vélos de la gare.
Enfin, au niveau urbanisme, on peut saluer le début des travaux concernant la ZAC Ville de Paris et le Palais des Fêtes, travaux ayant été repoussés depuis plusieurs années.
Le contexte économique difficile depuis 2010 a fait que l’on n’entend plus beaucoup de nouvelles concernant le projet de quartier des Lys (à l’ouest de la gare) et le futur de la vaste zone du Technoport (depuis l’abandon du projet de centre commercial de 90.000m²). Un golf 18 trous avait été évoqué, mais son implantation fait débat.
Propositions
L’association juge nécessaire de continuer l’amélioration de l’offre de transport, notamment par la création de couloirs bus (avenue de Bâle avant la frontière, rue de Mulhouse, Carrefour Central, …) ou le renforcement de la coopération en matière de mobilité avec la Suisse et l’Allemagne, pas simplement au niveau tarifaire, mais également au niveau des dessertes.
Il paraîtrait également nécessaire d’élargir le réseau Distribus, en vue de la création de la future communauté d’agglomération avec le Pays de Sierentz, et de développer, si besoin, des dessertes en transport à la demande pour les communes ayant une fréquentation moindre.
En outre, il semble être important d’encourager la mobilité douce, notamment en réservant une plus grande place au piéton, mais également au vélo (multiplier les arceaux, les pistes/bandes cyclables, créer des parcours pédestres, des zones de rencontres, …)
Enfin, concernant l’urbanisme, il serait souhaitable d’avoir plus d’éclaircissements sur le projet de Quartier des Lys, mais également sur le devenir de la carrière de la zone du Technoport.