Roland Ries, pèlerin du tram sur pneus – Rue89

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 Publié le 16 décembre 2011 dans Rue89 Strasbourg.

Vendredi 16 décembre au soir, une cinquantaine de personnes ont fait le déplacement pour écouter le maire de Strasbourg, venu en « concertation préalable » présenter les options pour la future ligne devant relier Schiltigheim et Koenigshoffen au centre-ville.

Roland Ries n’en est pas à sa première réunion de concertation sur la nouvelle ligne de transport devant relier l’ouest de Schiltigheim et Koenigshoffen au centre de Strasbourg. D’emblée, le maire de Strasbourg démine : « Le tram sur pneus n’est qu’une option parmi d’autres, nous sommes en phase de concertation préalable, rien n’est décidé ! »

Roland Ries espérait ainsi couper l’herbe sous le pied aux opposants du tram sur pneu qui auraient pu se trouver dans la salle. Après des mois passés à porter le débat sur cette ligne, le maire est devenu méfiant.
Il faut dire que les passions se sont déchaînées sur ce dossier, alimentées par les expériences malheureuses de Caen et de Nancy. Même si la technologie utilisée dans ces villes (dite TVR pour transport sur voie réservée) est différente de celle qui serait utilisée à Strasbourg, il reste que ces exemples sapent par avance la réputation du tram sur pneus. Par ailleurs, le maire reçoit sur ce dossier un tir nourri de la part des adhérents d’Ecocité ou de TC Alsace, de riverains de Koenigshoffen, ainsi que de l’opposition municipale décidée à surfer sur les inquiétudes que suscitent ce nouveau mode de transport dans la population.

Bref, c’est peu dire que ce vendredi soir, Roland Ries est entré dans l’amphithéâtre de l’école d’architecture paré d’une armure épaisse et d’un bouclier. Mais heureusement pour lui, les opposants les plus virulents n’avaient pas fait le déplacement et le maire a pu compter sur la démonstration de la CTS, bétonnée pour convaincre.

Car si pour le maire, « rien n’est décidé », pour la CTS en revanche, il n’y a point de salut en dehors du tram sur pneus. La présentation diffusée ce soir-là (à télécharger ici) égrène les arguments en faveur du pneu contre le bus (trop léger) ou le tram sur fer (trop lourd) (voir également la plaquette diffusée aux participants) avec une efficacité auprès de l’assistance qui force le respect. Mais les chiffres avancés par la CTS sont contestés par le collectif “Pour un tram fer à Koenigshoffen”:

“Par exemple, le prix d’une rame de tram sur pneus est de 3 millions d’euros, et non de 2,4 M€ comme indiqué par la CTS, indique Pierre Ozenne, membre du collectif (et ancien candidat EELV aux élections cantonales). Le tram sur pneus est en fait le mode de transport le plus cher rapporté au nombre de passagers.”

Le collectif est déterminé à aller jusqu’au bout pour empêcher que la solution choisie pour Koenigshoffen soit le tram sur pneus.

Parmi les points de crispation, il y a cette épineuse question du rayon de giration, c’est à dire la capacité du tramway à réaliser des virages serrés. Le tramway sur pneus n’a besoin que de 10,5 mètres tandis que le tramway sur fer en demande 25. Le parcours prévu pour la nouvelle ligne devant faire le tour des Halles – littéralement -, il est nécessaire de choisir un matériel qui peut tourner correctement et si possible sans agresser les oreilles des riverains. Ceux qui habitent à proximité de l’angle où le tram rejoint la rue de Sébastopol en savent quelque chose ! De nombreuses interrogations de la salle ont porté sur cette question vendredi soir:

Un riverain: “Vous prévoyez un tram toutes les six minutes, mais avec les deux sens, ce sera un tram toutes les trois minutes qui tournera autour des Halles. Étant donnée la circulation rue de Sébastopol et rue du Marais Vert, on peut craindre d’importantes nuisances sonores et des bouchons.”

Patiemment, Roland Ries a répondu aux nombreuses questions des riverains, déminant ce qui pouvait l’être, renvoyant aux études complémentaires ou déléguant la réponse aux responsables du projet à la CUS et à la CTS.

Mais d’autres questions qui fâchent n’ont pas été abordées, notamment comment seront réglées les questions de la circulation et de l’interconnexion des réseaux à la gare, où vont se croiser quatre lignes de tram, des liaisons de bus de ville, des liaisons du réseau 67 du Conseil général et le futur bus express TSPO vers Wasselonne… Peut-être lors d’une autre réunion publique.

Auteur : Pierre France

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