Tram 3 à Saint-Louis : Avant/après
Nous vous conseillons de le lire en gardant son âge à l'esprit.
Le contexte de l'article peut ne plus être le même à présent.
Le samedi 9 décembre 2017, après deux ans et demi de travaux, la ligne 3 du tramway de Bâle sera enfin prolongée vers la gare de Saint-Louis, en France. Des travaux qui n’ont pas été de tout repos, mais dont les délais ont été respectés. Des travaux qui ont aussi donné un nouvel aspect à de nombreuses rues, places et avenues. Cet article revient sur cette mue du quartier de Bourgfelden et des autres axes parcourus par le tram.
Station « Waldighoferstrasse » et la Burgfelderstrasse
Côté suisse, les travaux du tram (débutés en novembre 2015) consistaient à déplacer le terminus de la ligne « Burgfelden Grenze » (Frontière de Bourgfelden)… jusqu’à la frontière même. Le 14 juillet 2017, la BVB a donc dit adieu au terminus historique « Burgfelden Grenze », station ouverte sans interruption depuis le 15 mars 1930. Le temps de souder les rails vers la France et d’extraire ceux de la boucle de retournement, la ligne 3 a ainsi été interrompue pour moitié durant la deuxième quinzaine de juillet. La station en a également profité pour adopter le nouveau nom de « Waldighoferstrasse ».
On remarquera aussi la disparition des rames Be 4/4 de Schindler Waggon AG, remplacées par les récents Bombardier Flexity.
Station « Burgfelderhof » et le nouveau poste-frontière
Le 31 juillet 2017, la ligne 3 a été rouverte avec un nouveau terminus, directement à la frontière, « Burgfelderhof ». La nouvelle boucle de retournement tourne autour du poste-frontière, lui aussi tout neuf (seul le bureau des gardes-frontière a été préservé). Fini l’austère point de contrôle, place à une réalisation en béton, simple et neutre (à-la-suisse), pensée par le cabinet bâlois Nord GmbH Architekten. Une sorte de feuille de papier pliée de tous les côtés servant de toit, tenue par six piliers placés désormais sur les côtés, donnent une impression de porte ouverte, ce qui est assez paradoxal pour une frontière, mais qui est pourtant bien l’impression voulue : « grenzenlos mobil » (« Mobile sans-frontières ») comme le dit le slogan du Triregio.
Pfaffenholz, rue Saint-Exupéry et la station « Saint-Exupéry »
Une fois en France, le tram 3 continue de longer la frontière et passe notamment par le Centre Sportif Pfaffenholz (Sportzentrum Pfaffenholz), un centre d’entraînement spotif appartenant à la Suisse mais situé entièrement sur territoire français. L’œuvre des architectes bâlois de renommée internationale Herzog & De Meuron se voit désormais desservi par le tram 3, et le stade jouxtant la salle a été littéralement traversé par la ligne de tramway. Il a ainsi dû être déplacé.
Passage ensuite par le Collège René Schickelé et le Centre nautique Pierre de Coubertin dans la rue Saint-Exupéry, qui a été élargie en grignotant sur les stationnements devant le collège et la piscine. Le passage dans la rue Saint-Exupéry se conclut par l’arrivée à la station éponyme, desservant également le plus grand lycée de la région qu’est le lycée Jean-Mermoz (à l’arrière-plan du 2ème photomontage ci-dessous).
Rue, place et station « Mermoz »
Après un passage devant le centre socio-culturel de Saint-Louis, le tram 3 prend la direction de la Polyclinique des Trois-Frontières en passant par la rue Jean-Mermoz. Déjà rénovée en 2009 afin de créer un barreau cyclable entre la rue du Docteur Hurst et l’Avenue du Général de Gaulle, elle est revitalisée en s’offrant cette fois-ci un tram.
S’il fallait citer un endroit qui a été complètement métamorphosé avec l’arrivée du tram 3, il s’agit sans hésiter de la rue Mermoz, dans sa portion comprise entre l’Avenue du Général de Gaulle et la rue Charles Péguy. Cette portion a d’ailleurs pris le nom de Place Mermoz, tout comme la station en son sein. En effet, c’est une véritable place qui a poussé entre ces barres d’immeubles. Le piéton y a toute sa place, tout comme le tram. L’arrêt de bus « Mermoz » longe la station sur le côté.
Avenue du Général de Gaulle et station « Soleil »
Après un virage serré à 130°, le tram 3 se mélange au flux des voitures à travers l’Avenue du Général de Gaulle. La route douanière et l’autoroute A35 sont franchies par les ponts existants, réhaussés et renforcés. Juste après, vient la station « Soleil », ou plutôt le quai en direction de la Gare de Saint-Louis. En effet, cette station a la particularité d’avoir les quais séparés. Ce quai fut d’ailleurs un temps nommé « De Gaulle ».
L’autre quai (en direction de Birsfelden) se trouve, après un nouveau virage, coincé entre les 2 murs antibruit (contre 1 auparavant) de la rue du Soleil et du Boulevard de l’Europe. Pour arriver à cela, il a fallu faire rapprocher le Boulevard de l’Europe du centre commercial à proximité, ce qui a condamné l’accès au point de retrait du-dit centre (point-retrait déplacé de l’autre côté du centre commercial). Et pour insérer le virage du tramway, il a aussi fallu déplacer et réduire la taille du rond-point Vischer (ce qui n’est sans poser quelques problèmes aujourd’hui pour les véhicules lourds).
Boulevard de l’Europe et terminus « Gare de Saint-Louis »
La station « Soleil » laisse place à un site propre hors agglomération. En effet, juste après un carrefour avec la rue du Soleil, le tramway « quitte » la ville et longe le Boulevard de l’Europe par l’ouest sur une voie ballastée, lui permettant d’atteindre une vitesse bien plus importante qu’en ville. Sur cette portion de près de 600 mètres, il ne rencontre qu’un carrefour avec une voie – peu fréquentée – menant à la chaufferie biomasse du fournisseur d’énergie local.
Arrivé à la hauteur du Centre technique municipal (CTM) de Saint-Louis, il tourne à droite et enchaîne son tracé par une ligne droite le menant vers sa destination finale qu’est la gare. Cette ligne droite, qui a nécessité de déplacer le parc de stationnement de ce même CTM, est doublée d’une voie pour modes doux (piétons et cyclistes). La voie unique pour voitures, créée fin-2010 pour sortir du « nouveau » parc de stationnement de la gare, a été condamnée pour celles-ci.
Après un énième virage (le dixième depuis la frontière), la ligne 3 arrive enfin à la gare. Le parc de stationnement a été réduit de manière drastique pour laisser place au tram et sa boucle de retournement. A l’intérieur de cette boucle, se trouve l’arrêt de bus de la sortie ouest de la gare (que l’on peut désormais se permettre de nommer « sortie tram »). La station de tramway se trouve en contrebas de la voie D de la gare.
Le petit parc à vélos du côté ouest sera déplacé à l’intérieur du parc relais de la gare, situé du côté droit quand on sort de la gare. Ce même parc relais est d’ailleurs bientôt terminé, seuls restent à faire les travaux de peinture, décoration et autres signalétiques. Il devrait ouvrir d’ici le printemps 2018. Cependant, au rez-de-chaussée de celui-ci, on trouvera une petite salle de pause pour conducteurs trams et bus, qui devrait être opérationnelle dès la mise en service du tram le 9 décembre 2017. Quant aux lignes 10 et 11 du réseau Distribus, elles devraient retrouver leur nouvel arrêt d’ici quelques mois.
Comme annoncé en préambule, cet article (assez long, il est vrai) montre les changements dans l’urbanisme des lieux traversés par ce prolongement de la ligne 3 du tramway de Bâle vers la gare de Saint-Louis. Il n’a pas forcément été évident de reprendre exactement la même photo, les endroits ayant parfois énormément changé – les repères ont donc disparu – et l’appareil photo étant différent entre les photos de mars-avril 2015 et celles de novembre 2017.