Au regard de l’actualité relative à la vie nocturne strasbourgeoise, les associations TC Alsace et MédiaDroit ont décidé de se saisir de cette problématique au cœur du débat citoyen et de la scène médiatique. Les nuisances nocturnes n’ont cessé d’augmenter ces dernières années, ce qui a conduit la ville à amorcer une réflexion autour d’une stratégie pour mieux vivre ensemble. En effet, la problématique sous-jacente pour Strasbourg est de trouver un équilibre entre animation digne d’une métropole européenne et tranquillité de ses habitants, ceci en concertation avec les acteurs de la vie nocturne et les riverains.

Se voulant vecteur de la participation citoyenne, un des objectifs de TC Alsace est d’encourager la réflexion citoyenne sur l’ensemble des sujets de la politique de la ville. La participation de MédiaDroit, association au service des étudiants de la Faculté de Droit de Strasbourg, s’inscrit dans sa dynamique d’élargissement de son spectre d’action en intégrant les réflexions juridiques dans des perspectives multidisciplinaires.

C’est dans cette optique d’initiative citoyenne que les associations TC Alsace et MédiaDroit se sont saisies du sujet et ont décidé de s’associer pour organiser une conférence-débat sur la vie nocturne qui s’est déroulée le 24 novembre 2014 au FEC à Strasbourg afin de réunir et de créer un dialogue entre les différents acteurs de la vie nocturne, ceci en partenariat avec Rue 89 Strasbourg.

L’objectif de cette conférence débat était de s’inscrire dans la volonté de confronter des opinions divergentes sur une question au cœur des problématiques plus globales du vivre-ensemble et de l’usage partagé de notre espace urbain. C’est la recherche d’une juste mesure entre l’attractivité de notre ville et la tranquillité de ses riverains qui a conduit TC Alsace et MédiaDroit à y convier différentes parties prenantes de la vie nocturne :

• Mathieu Cahn, adjoint au Maire de Strasbourg et en charge notamment de la Charte de la nuit,
• Luc Gwiazdzinski, professeur en géographie et spécialiste des questions de vie nocturne,
• Jacques Chomentowski, vice-président du Groupement des hôteliers, restaurateurs et débitants de boissons du Bas-Rhin,
• Franck Meunier, propriétaire d’établissements de nuit,
• Michèle Moussay, habitante du quartier de la Krutenau et riveraine d’établissements de nuit.

La diversité des points de vue des différents intervenants a permis d’aborder des pistes d’évolutions pouvant œuvrer au service de la cohabitation entre la ville qui s’amuse, celle qui dort, et celle qui travaille.

Parallèlement, l’assistance a pu à tout moment participer au débat. Caractérisées par leur diversité représentant la multiplicité des usages de la ville, les personnes présentes à la conférence-débat ont pu exprimé leurs avis sur les sujets abordés dans la limite du respect de chacun.

Les questions posées et les thèmes abordés ont été de natures variées et ont traité à la fois de la réglementation et du rôle des pouvoirs publics, des pratiques de la vie nocturne et des nuisances engendrées par ces dernières, la question financière, etc… En ce sens, le débat a permis d’identifier des points de blocage et de trouver des perspectives d’évolution allant dans le sens de solutions pérennes.

La conférence et les débats consécutifs ont montré qu’une entente est possible entre les riverains, les professionnels de la vie nocturne et leurs usagers à condition que des efforts soient portés aux parcours et aux dispositifs d’accueil des établissements de nuit.

En ce sens, il a même été mentionné l’expérimentation de « veilleurs de nuit », sur la proposition de Luc Gwiazdzinski. II a été proposé aussi dans une même optique de rallonger les horaires de certains magasins et services publics pour éviter les nuisances sonores causées par les différents débordements dans ces lieux. De plus, sur le modèle parisien, il a été proposé de mettre en place des états généraux de la vie nocturne, conviant l’ensemble des acteurs de la vie nocturne afin d’envisager ensemble les solutions à adopter.

A la fin de la conférence-débat, un afterwork était proposé dans un établissement à proximité, « Les Aviateurs », mis à disposition pour l’occasion par Franck Meunier, intervenant lors de la conférence. Les personnes participantes ont pu ainsi se retrouver et continuer les échanges dans un moment de convivialité.

Cette démarche participative s’inscrit ainsi dans les objectifs des deux associations conduisant à rendre accessibles des sujets d’actualités à tous les citoyens strasbourgeois. Cet événement doit s’inscrire dans une dynamique globale qui conduira les parties prenantes du débat strasbourgeois à traiter ce sujet plus en amont afin de trouver un équilibre subtil entre une vie nocturne adaptée au rang de métropole européenne dans le respect de ses habitants.