Interrogations et dissensions – DNA
Nous vous conseillons de le lire en gardant son âge à l'esprit.
Le contexte de l'article peut ne plus être le même à présent.
Publié le 10 décembre 2011 dans le journal Dernières nouvelles d’Alsace – édition de Strasbourg.
Un franc succès. Près de 200 personnes ont assisté mercredi soir, à l’hôtel de ville de Schiltigheim, à la deuxième réunion de concertation sur la création d’une ligne de tramway entre Vendenheim, Strasbourg et Wolfisheim.
À l’Aquarium, un public dense, parfois regroupé en chapelles, familles politiques, clans technologiques et autres groupes constitués, le maire de Schiltigheim, par ailleurs vice-président de la CUS et administrateur de la CTS, Raphaël Nisand, exprimant sa préférence pour les interventions des citoyens lambda et le ton montant lors d’entrées en scène de contradicteurs répertoriés.
La proposition de la CTS de mettre sur guide, sur les quinze kilomètres, un tram sur pneus considéré comme étant le matériel le plus adapté à la ligne en termes de capacité, d’insertion et de coûts, n’a pas manqué d’être pointée par les adeptes du fer, à commencer par les militants de TC Alsace.
Sur fer, sur pneus, sur rien
Dans l’arsenal des contesta- taires du « gummi-tram », à côté de la fiabilité du matériel, figure l’argument, notamment développé par l’écologiste Denis Maurer, du coup de frein apporté à l’effet de réseau par le recours à une technologie différente.
Une appréciation réfutée par Jean-Philippe Lally, directeur général de la CTS, expliquant qu’une extension du réseau ferré était verrouillée par la saturation de la place de l’Homme-de-Fer et que le maillage n’était pas une affaire de véhicule mais de connexion, cette dernière étant, en l’occurrence, assurée place des Halles et place de la Gare.
Au-delà de la désormais classique controverse autour du matériel roulant, le débat a porté sur le principe même de l’établissement d’un tramway sur l’axe route du Général De Gaulle – route de Brumath.
La suppression du stationnement sur la voirie est plus particulièrement dénoncée par les commerçants. Les riverains s’interrogent sur les répercussions d’un tel aménagement sur leur vie quotidienne, craignent des embouteillages sur l’axe considéré et les difficultés d’accéder à ce dernier depuis les rues adjacentes, d’autant que sur certains tronçons les rames ne pourront pas circuler en site propre.
C’est également là une préoccupation de l’Association des usagers des transports urbains : comment garantir la vitesse commerciale et le respect du temps de trajet quand le tram se trouve pris dans la circulation générale ?
À la CUS, on rappelle que l’objectif final est de réduire le trafic automobile et on mise sur un plan de circulation pour organiser le trafic.
Raphaël Nisand promet la création d’îlots de stationnement à proximité des commerces ainsi que des itinéraires cyclables pertinents. Face à Jean-Marie Kutner préférant une « plateforme de connexion » à l’Espace européen de l’entreprise ou à Andrée Munchenbach jugeant que l’affaire se déroule dans la « « précipitation », le maire de Schiltigheim a dit son « enthousiasme » pour la desserte du corridor ouest par un tramway, peu réceptif à une demande de référendum ou à une proposition qui, tôt ou tard, finit par agrémenter un débat sur le tram : ni plus ni moins son enterrement.
Auteur : Jean-Jacques Blaesius